Pessa’h, la Pâque juive, commence aujourd’hui : du 15 au 21 nissan en Israël, jusqu’au 22 dans la diaspora, cette fête célèbre la fin de l’esclavage en Egypte et en même temps la fête du printemps – Hag Haaviv – et de la renaissance.
Pessa’h se construit autour de trois symboles : l’interdiction du levain, les herbes amères et le sacrifice pascal. Cette fête, peut être observée selon trois moments : la chasse au hametz, au levain, qui commence un mois plus tôt et dont la consommation est interdite pendant les 7 jours de la fête, « sous peine d’être retranché de la communauté » (Ex 12 :12), le repas pascal, le seder le premier soir, où des herbes amères et de la viande rôtie d’agneau sont absorbées, évoquant les douleurs de la vie en Egypte et l’agneau pascal c’est-à-dire le miracle des enfants d’Israël épargnés par la 10e plaie d’Egypte.
Je vous propose à cette occasion de découvrir quelques enluminures qui s’articulent autour des rites de Pessa’h, et issues de trois manuscrits des 14e et 16e siècles, provenant des collections de la Bibliothèque Nationale de France et de la British Library.
British Library : ms oriental 1404
Une première haggadah – texte utilisé et lu pendant la cérémonie du Seder, contenant notamment les rites à pratiquer pour l’occasion – « The Brother Haggadah », manuscrit espagnol daté du troisième quart du 14e siècle, contenant de nombreuses illustrations pleine-page, lettrines etc.
Son titre fait référence au fait que, dans son style et son iconographie, ce manuscrit ressemble de près à la « Rylands Haggadah », un autre manuscrit célèbre du 14e siècle conservé par la bibliothèque de l’Université de Manchester (restauré il y a quelques années, ce manuscrit avait fait l’objet d’une exposition à New York en 2012).
1. (F.18r) représentation des herbes amères, et d’un couple attablé pour le Seder avec un homme pointant sa femme du doigt. La British Library donne l’explication suivante : Ce motif fait référence à un jeu de mots qui signifie que pour le mari, sa femme est l’herbe amère.
2. (F. 8r) une représentation d’une famille à la table du Seder et d’un serviteur écorchant et rôtissant l’agneau pascal
3. (f. 7v) abattage et préparation de l’agneau pascal, personnage enduisant de sang l’encadrement d’une porte (Exode 12. 22)
« La Haggadah de Pâque » conservée à la BNF et datée de 1583 est un manuscrit écrit en hébreu et décoré de peintures d’origine italienne. Il comprend également des poèmes liturgiques.
Peu d’informations sont disponibles sur cette œuvre, mais il s’agit d’une des rares haggadot conservées et numérisées par la BNF, et l’une des plus anciennes dans un style très différent du manuscrit précédent.
4. (F. 4v) lettrine ornée et dorée au début du manuscrit, suivie d’une illustration de la table du Seder où l’on peut apercevoir le pain sans levain
5. (F. 15r) abattage et préparation de l’agneau pascal
British Library : ms add 14761
A nouveau un manuscrit espagnol (vers 1340) : la Haggadah de Barcelone, contenant des poèmes liturgiques et des lectures bibliques pour Pessa’h (rite sépharade). Ce codex contient aussi des folios manuscrits originaires du Sud de la France avec des poèmes liturgiques (rite provençal).
6. (f. 28v) : table du Seder avec lettrine ornée et dorée, et représentation d’un personnage posant une corbeille de pain sans levain sur la tête d’un participant
7. (f. 61r) : représentation du pain azyme
Bonne découverte !