Ex libris Tuszynski

Aujourd’hui je vous propose un autre sujet autour du patrimoine des bibliothèques : l’art de l’ex-libris, agrémenté par quelques exemples issus de la collection du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.

L’ex-libris fait partie des différentes marques de provenance que l’on retrouve dans un livre (tout comme les reliures armoriées ou les mentions de dons : les ex-dono) et qui permettent d’identifier son/ses propriétaire(s). Ces inscriptions, situées dans les pages de garde ou de titre, manuscrites ou imprimées, parfois multiples, ont un intérêt historique et bibliophilique puisqu’elles peuvent nous permettre de retracer l’histoire d’un livre et d’identifier des collections. Elles peuvent également prendre la forme d’étiquettes collées dans ces mêmes pages.

Allant des simples initiales manuscrites entrelacées à la gravure pleine-page (gravures sur bois, sur cuivre selon les époques) en passant par des armoiries peintes pour le Moyen Age, l’ex-libris peut être considéré comme un art graphique à part entière.

A partir du XIXe siècle, l’ex-libris est devenu de plus en plus figuratif et son art a été davantage utilisé dans les milieux bourgeois. L’iconographie choisie et employée par le propriétaire est alors devenue un moyen de s’auto-représenter ou bien de représenter une part de sa personnalité. Leur création fut, dans de nombreux cas, confiée directement à des artistes reconnus.

C’est également à cette période que l’ex-libris est devenu un véritable objet de collection : il n’était alors pas rare d’arracher les pages marquées ou les étiquettes elles-mêmes. Une pratique qui explique donc pourquoi on peut trouver aujourd’hui des collections entières d’ex-libris, sans livre, et inversement, des collections de livres aux pages de garde arrachées ou découpées, où l’ex-libris n’est plus présent.

Pour terminer sur ce sujet, je vous propose de découvrir une sélection d’ex-libris de la période 19e – 20e siècle, issus d’une collection numérisée et mise en ligne par le MAHJ :

1. Ex-libris d’Albert Einstein, début du 20e siècle, impression sur papier représentant un personnage entouré d’étoiles
2. Ex-libris d’Arieh-Léon et Myriam Kubovy, 1er quart du 19e siècle, impression sur papier représentant un village polonais au milieu duquel se situe une synagogue
3. Ex-libris de Devi Tuszynski, France 1954, gravure sur bois sur papier
4. Ex-libris d’Ephraïm Moshe Lilien, Israël 20e siècle, gravure sur bois
5. Ex-libris de Solomon Borisovich Yudovin, Russie années 1920, gravure sur bois représentant un village russe
6. Ex-libris d’Hans Guggenheim, 20e siècle, gravure sur bois représentant un serpent – emblème des médecins et pharmaciens – et une bibliothèque
7. Ex-libris de Léopold Lévy, Israël années 1910, gravure représentant un homme allumant un Ner Tamid (Lampe éternelle)
8. Ex-libris de Rose et Harry Viteles, France début du 19e siècle, gravure représentant une ménorah
9. Ex-libris de Richard Steiner, 20e siècle, gravure sur bois sur papier représentant un pionnier en Israël

Raphaëlle Barbier