Lecture publique, à la bibliothèque de l’Institut Rachi, par Michel Degardin
Accroche :
Depuis 35 ans, Hanta compacte, dans une presse mécanique, des vieux papiers qui lui proviennent d’une trappe percée dans le plafond. C’est le travail pour lequel il est rémunéré. Les ballots qu’il confectionne dans sa cave alimenteront les usines à papier. Parfois, souvent même, des livres, des illustrations d’art, atterrissent à ses pieds. Alors, dans la cuve de sa presse, Hanta glisse, livre ouvert, l’œuvre d’un auteur et tapisse ses paquets de belles reproductions. A sa manière, il crée du beau, donne une âme à ses ballots destinés à une prochaine dissolution dans la pâte à papier.Une trop bruyante solitude serait-il un livre de réflexion sur l’opposition, le contraste entre le laid et le beau, entre le néant et la pensée, ladestruction et la création ?Or, l’œuvre de Bohumil Hrabal n’est pas un sujet du bac. Elle ne peut pas s’apprécier en faisant abstraction du contexte (la domination soviétique imposée à la Tchécoslovaquie après 1945), et hors du quotidien singulier et très solitaire d’Hanta dont l’esprit s’est rempli de la trop bruyante solitude des mots écrasés.
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponible